Par le Professeur Abdelmounaim Aboussad
le 8 décembre 2006
Chaque année, la formation au niveau
des facultés de médecine et les instituts de
formation aux carrières de santé permettent
de recruter du personnel au niveau des différents secteurs
sanitaires du pays. Le départ à la retraite
et qui touche une large population non seulement dans le secteur
de la santé mais aussi de l’éducation
nationale, rend le bilan entrée-sortie (recrutement
- départ à la retraite) non favorable à
la crise du personnel et aux orientations vers une meilleure
couverture sanitaire. Le déficit est régulièrement
péjoré par les démissions observées
en masse lors de l’opération départ volontaire
ou en moindre nombre mais régulière observée
dans les systèmes publics et universitaire.
Le rapport « Santé en chiffres
2005, publié par la Division de la Planification et
des Etudes Service des Eudes et de l’Information »
donne une situation claire et détaillée des
ressources sanitaires du pays :
Personnel paramédical en 2004 dans les structures de
santé de base rurales et urbaines : 9703, le nombre
de médecins spécialistes dans le réseau
hospitalier : 4408, le nombre d’habitants par lit hospitalier
: 1144, le nombre d’habitants par médecin (privé
et public) : 1782 etc. Cette situation montre beaucoup d’insuffisances
et elle est vulnérable par le risque de réduction
du capital humain. Dans le rapport « Travailler ensemble
pour la santé » concernant la santé dans
le monde 2006 édité par l’organisation
mondiale de la santé et qui discute la situation du
personnel dans le monde, on signale la problématique
de l’insuffisance du personnel (pénurie estimée
à 2 358 470 personnes), et la réalité
de la réduction des effectifs particulièrement
intense dans les pays en développement.
Parmi les causes de la réduction du capital humain
dans ces pays, on retrouve :
- La migration
- Les risques de violences, de maladies ou de décès
- Les changements d’activité ou de situation
professionnelles
- Et le départ en retraite (à l’âge
légal ou retraite anticipée).
Ce rapport qui apporte plusieurs recommandations relatives
à la gestion de l’usure du personnel, à
la gestion du capital humain en santé avec surtout
des actions pour la performance de ce personnel, nous conduit
à la réflexion sur la situation de notre personnel
: son nombre, sa répartition, ses conditions de travail,
sa formation continue, sa formation de base, sa motivation…
La politique de gestion des ressources humaines à l’échelle
d’un hôpital, une province et au niveau du ministère
de tutelle doit en principe tenir compte de ces besoins et
ces risques d’usure et cette politique si elle existe
dans les pays en développement, mérite d’être
communiquée au personnel.
Par le Professeur Abdelmounaim Aboussad
le 8 décembre 2006
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