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DOCUMENTATION Le contexte hydrologique du Maroc Le bilan global de la mobilisation de l'eau LE BILAN DANS LES SECTEURS USAGERS LES RETOMBEES BENEFIQUES DE LA POLITIQUE MAROCAINE
DE L'EAU Nouvelle Stratégie DE développement des ressources
en eau Le
contexte hydrologique du Maroc Au
Maroc, la maîtrise de l’eau revêt un caractère vital en raison du contexte
climatique et hydrologique difficile. Les régimes des précipitations varient
d’une région à l’autre tout en restant dominés par une forte irrégularité
dans l’espace et dans le temps, de façon saisonnière et inter annuelle.
L’alternance de séquences d’années de forte hydraulicité et de séquences
de sécheresse sévère, pouvant durer plusieurs années, est un caractère
marquant des régimes climatiques et hydrologiques. Les
moyennes annuelles des précipitations atteignent plus d'un mètre (1 million de
m3 par km2) dans les zones montagneuses du nord (Rif, Tangérois
et Côtiers Méditerranéens Ouest), et moins de trois centimètres (300.000 m3
par km2) dans les bassins de la Moulouya, du Tensift, du Souss-
Massa, des zones sud- atlasiques, et de la zone saharienne, soit pratiquement près
de 85% de la superficie du Royaume. Ces précipitations se produisent généralement
en deux périodes pluviales, la première en automne et la seconde en hiver. Le
nombre de jours pluvieux varie de l'ordre de 30 au sud du pays à près de 70 au
Nord du pays. Le
Maroc a connu plusieurs sécheresses dont une dizaine ont concerné la majeure
partie du pays. Les épisodes les plus remarquables des années 1944 – 1945,
1980 – 1985, 1990 – 1995 et 1998-2000 ont intéressé la majeure partie du
territoire national pendant une durée pouvant atteindre cinq années
successives, constituant ainsi les sécheresses les plus sévères et les plus
longues jamais observées depuis que des observations météorologiques et
hydrologiques sont effectuées. Cette
répartition inégale, dans le temps et dans l’espace de la pluviométrie et
des ressources en eau qu’elle gênèrent , impose la construction de grands
barrages réservoirs pour stocker les apports des années humides au profit de
leur utilisation en années sèches. Elle impose également, lorsque cela est
possible, la réalisation des transferts d’eau des régions favorisées vers
les régions déficitaires en eau dans le but de favoriser un développement économique
et social équilibré sur l’ensemble du territoire du pays. Les ressources potentielles susceptibles d’être mobilisées sont évaluées en année moyenne à près de 20 milliards de m3, avec près de 16 milliards d'eau de surface et 4 milliards de m3 d'eau souterraine. Le bilan
global de la mobilisation de l'eau Les
infrastructures C'est lors des années 1920 que l’introduction des aménagements modernes a débuté avec la réalisation des premiers grands barrages réservoirs. L’objectif de ces barrages était principalement orienté vers la fourniture d’eau potable, d’eau pour l’irrigation et la production d’électricité. Jusqu’en
1966, la politique de mobilisation de
l’eau est restée assez timide, puisqu’en 38
ans n’ont été construits que 16 ouvrages, d’une capacité totale de 2,2
Milliards de m3. En
1967, lorsque FEU SA
MAJESTE LE ROI HASSAN II a fixé l’objectif de l’irrigation de 1 million
d’hectares, une impulsion nouvelle et décisive fut donnée à la politique de
construction des grands barrages. Un intérêt particulier a été accordé à
la mobilisation des ressources en eau dans les zones arides sud-atlasiques en
vue d'assurer leur développement
socio-économique. L’édification alors des barrages
Mohamed V, Hassan Addakhil, Mansour Addahbi, et Youssef Ben Tachfine a
permis d'assurer la mobilisation des eaux des bassins versants, respectivement
de la Moulouya, du Ziz,
du Drâa et du Massa, et de
créer ainsi de véritables pôles de développement économique et social dans
ces régions. En
vue de favoriser un accès équilibré à l'eau sur l'ensemble du pays, FEU
SA MAJESTE LE ROI HASSAN II a aussi
initié en 1984 le lancement d'un programme de construction de petits et moyens
barrages. De nombreux ouvrages ont ainsi été édifiés à travers le Royaume
dans les zones dépourvues d'eau souterraine, en vue de répondre à des besoins
locaux d'eau potable, d'irrigation ou pour protéger les personnes et les biens
publics et privés contre les inondations. a priorité ainsi donnée, depuis plusieurs décennies, au développement
des ressources en eau de surface a permis de doter le pays d'un patrimoine
d'infrastructures hydrauliques composé, en
2001, de 103 grands barrages d'une capacité de stockage de l'ordre de 15,1
Milliards de m3 et de 13 systèmes de transfert d'eau d'une longueur totale de près de 785
km et d'une capacité totale de transport de 175
m3/s. L’effort
de mobilisation a également concerné les eaux souterraines. Les efforts
entrepris depuis 1961 ont permis un développement sans précédent de
l’exploration et de l’exploitation de l’eau souterraine. La réalisation d’un
linéaire moyen de 45 km par an en puits et forages d'eau a permis de disposer
d'un volume de près de 2,87 Milliards de
m3 par an. Dans l’ensemble, et conformément aux conclusions des études de planification engagées depuis l’indépendance, les infrastructures hydrauliques destinées à la mobilisation des ressources en eau de surface et souterraine permettent de disposer, en année d'hydraulicité moyenne, d'un volume global de l'ordre de 13,7 Milliards de m3. LE BILAN DANS
LES SECTEURS USAGERS L'eau potable Les
efforts consentis au cours des trois dernières décennies en matière de
mobilisation des eaux ont permis d'améliorer d'une manière continue la
desserte en eau potable des populations urbaines. En effet, la production d'eau
potable pour les agglomérations urbaines a été multipliée par 8 entre 1972 et 2001,
atteignant 1300 millions de m3 /an. Les
barrages participent actuellement à hauteur de 69
% à la satisfaction de
l'alimentation en eau potable et industrielle. Cette part ira encore en
augmentant dans l'avenir pour faire face à des besoins qui croissent de 3 % en moyenne par an. Pour
relever le service de l’eau potable en milieu
rural au même niveau que celui du milieu urbain, l’année 1995 a connu le
lancement d’un vaste programme d'Approvisionnement Groupé en Eau Potable des
Populations Rurales (PAGER) qui bénéficiera
à 31.000 localités rurales abritant
une population totale de
l’ordre de 11 millions d'habitants. Le
dessalement de l’eau de mer est devenu une réalité avec la réalisation au
sud du pays de l’usine d’approvisionnement de Laayoune et celle de Boujdour,
ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’avenir. L'irrigation L'agriculture irriguée,
qui s'étend à fin 2002 sur une
superficie de plus d'un million
d'hectares, représente en année moyenne 45 % du produit intérieur brut
agricole. Cette valeur peut atteindre 75 % en année sèche.
En terme de production, l'agriculture irriguée représente 30 % de la
production nationale, 75 % des exportations agricoles et un tiers des emplois en
milieu rural. Dans l'ensemble, la part du secteur agricole dans le produit intérieur
brut du pays fluctue entre 10 et 20 % environ selon l'hydraulicité de l'année. La
production d'énergie hydroélectrique L'association d'usines hydroélectriques à de nombreux barrages a permis d'accroître la production d’électricité, et de contribuer d'une manière substantielle à la satisfaction des besoins énergétiques du pays, valorisant ainsi les potentialités naturelles du Maroc. La production d'énergie hydroélectrique peut atteindre en année hydrologique normale plus de 20 % de la production totale d'électricité du pays. LES RETOMBEES BENEFIQUES DE
LA POLITIQUE MAROCAINE DE L'EAU L'aménagement du territoire et l'eau Le
patrimoine en infrastructures hydrauliques a d'abord été harmonieusement réparti
sur le territoire national contribuant ainsi à
favoriser un développement régional équilibré. La mobilisation de l'eau a
efficacement accompagné l'extension de l’urbanisation. De grandes villes
comme Tanger, Casablanca, Rabat, El Jadida, Tétouan, Nador, Safi ou Al Hoceïma
sont alimentées essentiellement avec de grandes adductions régionales à
partir des eaux de surface de retenues de barrages. D'autres villes comme Marrakech, Fès, Meknès, Taza, Kénitra,
Agadir, Oujda ou Laayoune sont approvisionnées à partir de champs captant
d'eau souterraine et d'eau de
surface de retenues de barrages. De longues adductions de transport d'eau sont
de plus en plus associées aux barrages pour rapprocher l'eau de l'usager urbain
et rural. Le
développement de l'irrigation a servi de catalyseur à l'évolution de
nombreuses régions rurales du pays où de véritables pôles de développement
ont vu le jour et transformé les économies traditionnelles des régions
concernées. Dans
le même sens, l'eau a accompagné le développement industriel du pays. Des pôles
industriels importants comme ceux associés aux industries de transformation du
phosphate ou à l'agro-industrie ont largement bénéficié de l'effort de
mobilisation de l'eau. La maîtrise des phénomènes hydrologiques extrêmes : L'une
des caractéristiques majeures du climat du Maroc est le caractère structurel
de l'occurrence de périodes de sécheresse. En vue de tenir compte de cette
contrainte, les grandes retenues de barrages ont été dimensionnées pour
assurer une maîtrise des apports d'eau lors des années humides en vue de leur
utilisation durant une, voire deux années
successives moins humides. Cette régularisation
inter annuelle des eaux mobilisées permet de faire face à des séquences d'années
de sévère sécheresse en assurant l'approvisionnement en eau potable du pays
et sans trop affecter sa production agricole. De
même, les barrages jouent un rôle essentiel dans la maîtrise des crues. Ils
permettent d'atténuer les effets des crues dévastatrices générées au niveau
des grands bassins en assurant le laminage des débits maximaux des crues, et
leur évacuation dans les meilleures conditions de sécurité pour les
populations, les infrastructures et les biens des habitants situés à l'aval Le
renforcement et le développement des capacités nationales L'œuvre
accomplie dans le domaine de l'hydraulique a permis d'améliorer le savoir-faire
national dans le domaine des études et de la réalisation des barrages
contribuant à l’émergence d’une expertise nationale de l’eau tant dans
le secteur public que privé. Le
soutien et les encouragements apportés aux bureaux d'études nationaux ont
favorisé l'émergence d'un secteur privé performant dans la consultation en
technique hydraulique. Cette dynamique de progrès a également intéressé
l'entreprise marocaine de travaux publics qui, en participant à la construction
des grands barrages, a acquis une indéniable expérience dans la réalisation
des grands travaux de génie civil. Dans le même sens, les administrations et
les organismes publics ont renforcé leurs capacités et consolidé leurs
acquis, constituant aujourd'hui des entités opérationnelles en mesure de gérer
le présent et de préparer le pays à faire face aux défis de gestion de l'eau
du futur. Nouvelle
Stratégie DE développement des ressources en eau
Bien
que des progrès significatifs aient été accomplis, les efforts à fournir
sont importants eu égard aux problèmes que le secteur de l’eau affrontera
dans l’avenir. La nouvelle stratégie de développement des ressources en eau
sous l’appui éclairé et la haute sollicitude de Elle
est basée sur la décentralisation de la gestion de l’eau, l’implication
des usagers et la consolidation de l’effort de planification, de mobilisation,
d’économie et de protection des ressources en eau. Pour
concrétiser ce choix politique, le secteur de l’eau a été rehaussé au plus
haut niveau, avec la mise en place au sein du gouvernement, du Secrétariat
d’Etat Chargé de l’Eau. Les
principaux axes de base de cette nouvelle stratégie sont décrits ci-après : La maîtrise de
l’évaluation des ressources en eau L’effort
déjà déployé en matière de connaissance et d’évaluation des ressources
en eau, doit être renforcé et consolidé par l’introduction de nouvelles
technologies dans toutes les étapes du processus d’évaluation avec : ·
La
rationalisation et la modernisation des réseaux de suivi quantitatif et
qualitatif ; ·
L’élaboration
de bases de données et de systèmes d’information géographique ; ·
La
conception et la mise en œuvre des outils de modélisation mathématique des
ressources en eau ; ·
Le développement
de l’utilisation des techniques d’investigation comme la télédétection,
l’hydrologie isotopique, les nouvelles techniques de la géophysique… ;
·
La poursuite
de l’effort de reconnaissance des nappes d’eau souterraine profondes et la
mise en place d’un important programme d’exploitation des réservoirs
profonds. La
consolidation du processus de planification Les
plans directeurs d’aménagement intégré de différents bassins du Royaume
ont pour la majorité été approuvés par le Conseil Supérieur de l’Eau et
du Climat. Ceux-ci, s’inscrivant dans un processus dynamique de planification,
seront comme le précise la loi, revue et actualisée en temps opportun pour
tenir compte de nouvelles données hydrologiques et socio-économiques. Par
ailleurs, pour doter d’une force de loi les plans d’aménagement intégrés
des ressources eau, la définition par voie réglementaire de leur contenu et
leurs méthodologies d’élaboration sont en cours. De même, l’affirmation
de leur supériorité hiérarchique par rapport aux autres documents sectoriels
est en cours d’étude. Pour
une vision intégrée et concertée à l’échelle nationale, le plan national
de l’eau qui s’appuie sur les plans régionaux est en cours de préparation,
en vue d’être présenté au Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat en
l’an 2003. Actuellement, il est accompagné par l’établissement d’autres
études de grande envergure tel que : ·
le plan
directeur de protection contre les inondations ; ·
le plan
directeur de protection de la qualité de l’eau. Le
processus de planification en cours, considère le phénomène de sécheresse
comme une donnée structurelle de la gestion des ressources en eau au Maroc.
L’objectif étant de sécuriser l’approvisionnement en eau des populations
et éviter à l’avenir, des mesures exceptionnelles nécessitant généralement
des investissements coûteux. La
poursuite de la mobilisation des ressources en eau Les
différents plans de développement intégré des ressources en eau élaborés
ont abouti à un programme ambitieux de mobilisation de l’eau par :
·
la réalisation
d’un grand nombre de barrages pour renforcer davantage le potentiel
actuellement mobilisé. Il faut souligner cependant, qu’il s’agira
d’ouvrages de plus en plus complexes et coûteux ; ·
le dégagement
supplémentaire d’eau souterraine par le biais d’un vaste programme de
recherche et d’exploration ; ·
l'instauration
d'une solidarité inter-régionale en matière d'eau obtenue grâce à des
transferts d'eau, depuis les régions excédentaires vers les régions déficitaires,
pour assurer un développement équilibré et harmonieux de toutes les régions
du Royaume. Vu
le contexte de rareté, l’effort d’accroissement des ressources en eau
portera également sur la réutilisation des eaux usées, le dessalement de
l’eau de mer et la valorisation des
eaux de crues par épandage. La
protection de la qualité de l’eau et la lutte contre sa pollution sera considérée
comme une action prioritaire dans la sauvegarde des ressources en eau. Une
approche globale dans un cadre concerté, associant les différents
intervenants, sera mise en œuvre pour améliorer le secteur d’assainissement
des eaux au Maroc. L’application et la mise en œuvre des dispositions prévues
par la loi 10-95 sera bénéfique dans ce sens. De même, la lutte contre l’envasement des retenues de barrage devra être considérée comme un axe essentiel dans le politique de développement des ressources en eau. Pour cela, elle doit s’inscrire dans le cadre d’une politique volontariste d’aménagement des bassins versants. Généralisation
de l’accès à l’eau potable des populations rurales Si
l’approvisionnement en eau potable du milieu urbain a enregistré des acquis
importants, celle de milieu rural souffre d’un sérieux retard. Le taux
d’accès à l’eau potable en milieu rural ne dépassait guerre 20 % en 1994. Pour remédier à cette situation, un vaste programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales a été élaboré et mis en exécution à partir de 1995. Ce programme, d’un coût d’investissement important, vise la généralisation de l’accès à l’eau potable pour 90 % des populations rurales en 2007. Développement de la gestion de la demande en eau La stratégie de répondre à la demande en eau par un
accroissement de l’offre, poursuivie jusqu’à maintenant, a commencé à
montrer ses limites du fait de la rareté de la ressource en eau et de
l’augmentation du coût de sa mobilisation. Aussi, le développement de la
gestion de la demande devient dorénavant une nécessité. Les
opportunités d’économie d’eau et de leur valorisation sont très
importantes et peuvent avoir un effet déterminant dans les bilans d’eau et
sur les échéanciers d’investissement pour le développement de
nouvelles ressources. Actuellement,
les pertes d’eau dans les infrastructures de production et de distribution de
l’eau potable et de l’irrigation représentent des volumes considérables.
Les efficiences globales au niveau de ces deux utilisations sont respectivement
de 60 % et 55 %. La
gestion de la demande, qui constitue désormais un axe essentiel de la politique
nationale de l’eau, doit être axée principalement sur les actions suivantes
: ·
organisation
des agriculteurs en associations d’usagers dans le but de confier la
responsabilité de la gestion des réseaux aux bénéficiaires ; ·
mise en
place de programmes d’amélioration des réseaux de distribution d’eau
potable ; ·
développement
de l’utilisation des techniques d’irrigation économes en eau ; ·
adoption
de systèmes tarifaires incitatifs à l’économie de l’eau ; ·
réalisation
de campagnes d’éducation et de sensibilisation des usagers et du public en général. Décentralisation
et concertation : deux nouveaux
concepts de la gestion de l’eau
Le développement
durable des ressources en eau, dans un contexte marqué par la rareté et par un
accroissement accru de la demande, ne peut être atteint que par une implication
directe de tous les intervenants et particulièrement les usagers dans toutes
les étapes du processus du développement. Conscient
de cette impérative, le Maroc à mis en place une démarche décentralisée et
participative de la gestion des ressources en eau. Cette démarche
institutionnalisée par la nouvelle la loi sur l’eau se manifeste à tous les
niveaux: ·
Au niveau
national, le Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat constitue une
institution supérieure chargée de définir les orientations générales de la
politique de l’eau du pays. Cet organe est composé des représentants de
l’ensemble des intervenants dans le secteur de l’eau (administrations, élus,
usagers, etc ...) ; ·
Au niveau régional, la création des Agences de Bassins vient concrétiser
le processus de concertation en matière de gestion déconcentrée de l’eau.
Dans leurs conseils d’administration, sont représentés tous les usagers
intervenant dans la gestion
de l’eau ; ·
Les Agences de Bassins considérées comme institution au cœur de la
gestion des ressources en eau, seront à l’avenir dotées de moyens nécessaires
pour en faire de véritables entités de gestion. Les adaptations et les
ajustements institutionnels et réglementaires nécessaires seront apportés
pour rendre leur action plus efficace ; · Au niveau local, les Commissions Provinciales de l’Eau sont créées pour une participation active dans la gestion de l’eau de tous les partenaires concernés. La
tarification de l’eau Durant
les trente dernières années, d’importants investissements ont été
consentis par les pouvoirs publics pour sécuriser l’approvisionnement en eau
du pays. Les coûts de mise à disposition de l’eau supportés par l’Etat
n’ont aucune traduction au niveau des tarifications appliquées aux usagers.
Ces tarifs adoptés ne comprenant en effet pas les coûts des investissements,
ni même parfois la totalité des frais d’entretien et de fonctionnement des
infrastructures. Une
importante étude de tarification de l’eau est actuellement en cours, elle
vise la mise en place de structures tarifaires judicieuses indispensables à
l’instauration d’une gestion durable des ressources en eau, dont les
principaux objectifs sont : · permettre l’accès à l’eau potable à toute la population du pays
et en particulier celle à revenu
modeste ; ·
réaliser des économies d’eau en pénalisant le gaspillage ; · permettre aux organismes chargés de la production et de la distribution
de l’eau, de dégager des ressources financières nécessaires aux nouveaux
investissements. L’adoption
d’une tarification progressive dans le secteur de l’eau potable a déjà
montré son efficacité dans l’économie de l’eau dans ce secteur. Le
dispositif réglementaire Le
développement des outils institutionnels, réglementaires et économiques est
un atout majeur pour garantir une gestion durable et conservatrice des
ressources en eau. Ainsi, la
dynamisation de la loi 10-95 sur l’eau et la mise en œuvre des textes
d’application promulgués et ceux en cours ou prévus, aura pour objectif
le renforcement de
l’organisation de la gestion de l’eau, notamment en ce qui concerne les axes
suivants : ·
la
domanialité publique de l’eau ; ·
la mise en
oeuvre d’une planification intégrée de l’aménagement et de la répartition
des ressources en eau ; ·
la
protection de la santé de l’homme et de l’environnement par la réglementation
des activités susceptibles de polluer les ressources en eau ; ·
la répartition
rationnelle des ressources en eau en période de sécheresse ; · la
consolidation de la valeur économique de l’eau ; · l’encouragement de l’intervention du secteur privé dans la gestion de l’eau à travers le régime des concessions. Le
Maroc est caractérisé par un contexte hydrologique sévère, marqué par une
forte irrégularité des disponibilités en eau dans le temps et dans
l’espace. Le potentiel en ressources en eau qui avoisine déjà le seuil de
1000 m3/hab/an se situerait à moins de 500 m3/hab/an vers 2025. La
politique de l’eau adoptée jusqu’à présent, ayant été basée
essentiellement sur la construction de barrages, a permis de doter le pays
d’un patrimoine d’infrastructures hydrauliques. Ainsi, l’approvisionnement en eau potable de la population urbaine
est sécurisé, de même la production agricole dans les périmètres irrigués
contribue dans une grande proportion à la sécurité alimentaire du pays. Malgré
ces progrès, le secteur de l’eau connaît encore de sérieux problèmes qui
pourraient se répercuter sur la sécurité
hydrique et alimentaire du pays, si une gestion des ressources en eau
globale et intégrée n’est pas adoptée. Ces problèmes concernent
particulièrement l’alimentation en eau potable des populations rurales, la préservation
et la protection de
l’infrastructure hydraulique, la valorisation de l’eau et la détérioration
de la qualité de l’eau. Les bases d’une nouvelle politique peuvent être résumées
de la manière suivante : · amélioration
de la connaissance des potentialités des ressources en eau et leurs caractéristiques.
Un effort important doit être réalisé pour améliorer la connaissance des
ressources en eau particulièrement les ressources souterraines profondes et des
sécheresses ; · consolidation
de la gestion de l’offre qui vise à mobiliser les ressources en eau
renouvelables non encore mobilisées y compris les ressources dit non
conventionnelles pour sécuriser les besoins en eau du pays ; ·
promotion de
la gestion de la demande en eau pour mieux valoriser les ressources en eau déjà
mobilisées et éviter les pertes d’eau et la dégradation de
l’environnement ; ·
amélioration
du cadre institutionnel et juridique pour asseoir une base solide pour la mise
en place d’une gestion décentralisée, concertée et intégrée des
ressources en eau et assurer un développement cohérent et durable du secteur
de l’eau ; ·
protection
de l’environnement naturel par la mise en place de mécanismes financiers réglementaires
et juridiques pouvant stimuler la préservation et la protection des ressources
en eau ; ·
la mise en
place d’un cadre institutionnel moderne qui permettra de réglementer l’élaboration
et la réalisation de plans d’action, pour atténuer les impacts négatifs et
permettre de sauvegarder au moins les revenus des populations affectées ; ·
participation
accrue du secteur privé et des usagers d’eau dans la gestion des ressources
en eau et dans le financement de l’infrastructure hydraulique.
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